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Le blog de JR FAIVRE
18 octobre 2009

Travail, travail ...

Le travail c’est la santé …

Dans un bref article paru dans Sciences Humaines de juillet 2009, Nicolas Journet posait le titre « Travailler c’est bien, mais moins c’est mieux ».

Il y était fait allusion au travail de Dominique Méda et Lucie Davoine portant sur une relation singulière que les Français auraient au regard du travail.

Il est surprenant, n’en déplaise à certaines mauvaises langues, d’apprendre que les Français sont, parmi les Européens, ceux qui accordent la valeur la plus importante au travail. Il s’agit là d’une enquête qui s’étale sur une durée de 10 ans, confirmée en 2008.

En effet, 70% de nos compatriotes interrogés jugent que le travail est « très important ».

Ce type de réponse est assez significatif et donne surement là une clé de réflexion quant à ce que l’on peut observer quant au mal-être d’une grande partie de la population. Et lorsque l’on dit mal-être, cela peut tout aussi bien s’entendre au sein de la population salariée que dans d’autres groupes professionnels, ne serait-ce que chez les agriculteurs producteurs de lait ou encore les pêcheurs bretons !

Et alors, paradoxalement, ces mêmes personnes interrogées souhaitent que le travail prenne moins de place dans leur vie (65%). Ce n’est peut être pas aussi paradoxal qu’on pourrait le comprendre en première lecture. En effet, si nous apprécions le travail, peut être aimons nous le travail bien fait, la belle œuvre, le travail consenti et flatté, alors que le monde libéral, dans son acception économique, pousse à une productivité de plus en plus vive avec comme objectif majeur la recherche du profit incessant, voire même dans certain cas grotesque.

Pour ce qui concerne les auteures de cette étude, le paradoxe serait lié à l’estime portée au travail et s’expliquerait par deux faits.

D’une part :

- le nombre important de Français qui attendent du travail un épanouissement personnel

- le taux de chômage élevé qui génère dans la population le désir de travailler

D’autre part :

- la mauvaise qualité des relations au travail

- les difficultés à concilier une vie de famille harmonieuse avec les contraintes liées aux obligations professionnelles.

Ceci expliquerait ainsi que les Français ne seraient pas en opposition avec le travail en tant que tel, mais avec ce qu’ils subissent du fait des conditions de travail. Il ressort qu’ils se situent au 1er rang européen dans ce domaine. Au même moment, les Irlandais, les Danois ou encore les Hollandais, s’ils sont plutôt satisfaits de leurs conditions de travail, ils n’imaginent pas que la valeur travail soit intrinsèquement majeure.  Il apparaît en plus dans cette étude que nous estimons ne pas avoir une juste rétribution au regard des efforts fournis.

Nicolas Journet termine cet article en imaginant les difficultés du Président de la République à faire entendre certains de ses slogans ! C’est d’ailleurs à se demander si les producteurs de lait travaillent suffisamment ? « Travailler plus pour gagner plus ! … »

Combien de temps pourra-t-on supporter de tels schémas ? ...  à suivre

Lucie Davoine et Dominique Méda – « Les Français et le travail : une relation singulière » - Futuribles n° 351 – avril 2009

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